cote picarde
Linotte mélodieuse (côte picarde)
Une soirée de fin avril. Je suis venu écouter et tenter de photographier un rossignol philomèle.
Les mâles, arrivés les premiers, chantent pour attirer les femelles qui migrent de nuit.
Les rossignols chantent autour de moi mais le vent soufflant à 30 km/h les oblige à se cacher dans les épines. Heureusement, une linotte mélodieuse m'empêche de rentrer bredouille.
Les argousiers où j'attendais les rossignols.J'espère bien un jour voir un rossignol perché sur ce sympathique arbuste.
Une matinée à la roselière (côte picarde)
La Lune, toujours aussi mystérieuse et propice à toutes les rêveries.
Le soleil se lève sur la roselière.
Busard des roseaux femelle dans les couleurs pastel hivernales de la roselière.
Il est de plus en plus courant de voir les busards des roseaux hiverner en baie de Somme.
Rencontre électrique entre un busard Saint-Martin mâle et la femelle de busard des roseaux.
Survol de la roselière par le busard des roseaux femelle.
Sangliers (Côte picarde)
Tout vient à point à qui sait attendre. En l'occurrence, j'ai fait plusieurs affûts aux sangliers sans jamais rien voir. Mais bon, je dois dire que sur ce coup-là, j'ai eu du bol.
Partis avec un ami d'habitude malchanceux, nous effectuons une marche d'approche sur la côte picarde. L'ami a repéré un agrainoir où les sangliers viennent régulièrement se nourrir. Nous nous installons contre des bosquets au ras des graminées. Les moustiques nous attaquent par vagues ininterrompues et je suis sujet au rhume des foins! Dur, dur pour passer inaperçu. Mais à 19H30, un mâle solitaire s'avance suivi de 3 autres mâles solitaires plus jeunes. Nous sommes à 20 m d'eux au plus près. Obnubilés par la concurrence, les mâles sont moins méfiants et adoptent des attitudes d'intimidation, plus particulièrement le gros mâle, superbe.
On voit bien la hure (tête) du sanglier surmonté d'une crête. C'est pour cette raison que les Français qui ont colonisé la Canada ont appelé Hurons une célèbre tribu amérindienne en raison de leur coiffure ressemblant à celle du sanglier. Et je crois savoir que ce n'était pas très flatteur pour ces Indiens. Les Hurons et Iroquois étaient pourtant parmi les tribus au système politique parmi les plus développés. Leur organisation politique a d'ailleurs largement inspiré la constitution américaine.
Et quelles défenses pur cet autre gros mâle! Là, j'oublie les moustiques,mon nez qui coule comme les chutes du Niagara et mes yeux qui piquent. Que du bonheur! Je ne suis pas tout-à-fait conscient de la chance d'assister à une séance photo hors du commun. C'est en voyant mon pote (d'ordinaire si poissard) se tortiller comme un ver que je comprends l'instant exceptionnel.
Au déclenchement (pourtant au silencieux), le sanglier relève la tête dans notre direction mais ne bronche pas.
Par moment, à l'occasion d'un bruit ou d'une odeur que nous ne percevons pas, le sanglier se dresse, s'assure que tout va bien et reprend sa quête de nourriture.
Heureusement, nous sommes à bon vent, ce qui cache notre odeur (surtout celle de mon pote) et le bruit du déclenchement.
Grouïk!*
*J'aime bien ce genre de commentaire très naturaliste.
Toute la puissance dégagée par ce gros mâle.
Un des sangliers plus jeunes. Sa mue est moins avancée que celle du gros mâle. On dirait un sanglier laineux des âges farouches!
Un mâle fonce sur un autre sanglier de son âge (probablement 2 à 3 ans) pour lui montrer qui est le plus fort nom de diou!
Il ne s'agit que d'intimidation car nous n'avons pu observer aucune morsure. Les sangliers plus jeunes fuient de quelques mètres, puis reviennent au bout de 30 secondes. Cela suffit à contenter le gros mâle dans son statut de commandeur. Je suis même trop proche de l'action. Avec ma focale fixe, je n'arrive pas à faire rentrer entièrement les deux protagonistes dans le cadre.
Le vieux mâle montre les crocs, ou plutôt les défenses. Respect!
Alors, c'est qui qui n'a les plus grosses, hum?
Franchement, on a vraiment du bol (et lui aussi) que ce sanglier ait passé tous ces hivers sans finir la tête au mur dans une salle à manger.
On dirait un phacochère!
Les heures passent. Il est bientôt 22H et nous profitons toujours du spectacle. A un moment, un agrainoir se déclenche non loin de là. Réflexe de Pavloff : les jeunes sangliers filent vers l'endroit alors qu'ils ont à manger sur place! D'aucuns diraient que c'est de l'élevage...
Dernière poursuite avant disparition. Le jeune est en ballotage défavorable (comprenne qui pourra!)
Nous attendons que les sangliers soient partis pour lever le camp. Je n'avais pas pris de siège pour ne pas m'encombrer. Bien mal m'en a pris : rester accroupi est devenu au fil des heures un véritable supplice. Mes jambes n'étaient plus irriguées et je devais sans cesse changer de position tellement la douleur devenait insupportable. J'ai d'ailleurs loupé des photos car je ne tenais plus en place. C'est incroyable que les sangliers n'aient pas détecté mes mouvements même si nous étions bien camouflés. Nous repartons le cœur léger (surtout mon pote pour qui c'est la fin de la guigne). Il saute de joie comme un mouflon!
Sangliers (côte picarde)
Affût au sanglier par une belle soirée de mai. Un orage a éclaté quelques heures auparavant. Des nuages de moustiques m'encerclent puis une forte odeur. Les sangliers!
Ce sanglier a entendu le déclic mais je suis à bon vent. Il n'a pas repéré l'odeur humaine ni la lotion anti-moustique spéciale sans odeur de citronnelle.
Il est tard et j'ai très peu de lumière. Je travaille donc en basse vitesse et beaucoup de clichés sont flous. Heureusement, les sangliers font parfois un petit arrêt qui permet de figer la scène.
Quelques marcassins mais cachés derrière les graminées.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire!
Quand la Lune rencontre Vénus (côte picarde)
Ce mercredi 26 février à 6h45, je m'apprête à rejoindre un affût photo quand je vois un croissant de Lune coiffé par Vénus. Un beau phénomène astronomique que je n'avais encore jamais observé.
En soirée, le cri d'un hibou des marais retentit près d'une petite roselière. Je m'approche et aperçois le rapace sur un piquet de pâture. Je sors du véhicule, sors l'objectif et le trépied. Le hibou ne bronche pas et continue de crier.
Bye.
Hibou des marais, faucon crécerelle (côte picarde)
Mes dernières sorties pour voir le hibou des marais ont été infructueuses. Peut-être le vent trop violent qui balaie les côtes de la Manche depuis des semaines? Je vous livre quelques photos anciennes et lointaines d'une bagarre entre un hibou des marais et un faucon crécerelle observée à la mi-janvier.
Trois hiboux ont leur dortoir près de cette pâture. Il semblerait que chacun ait un territoire bien défini. L'individu observé restait au fond de la pâture sans jamais s'approcher.
Il n'est venu qu'une fois à proximité de mon affût.
Survol des hautes herbes.
Poursuite de la série sur la brève bagarre crécerelle/hibou des marais. J'avais déjà vu il y a deux ans de telles joutes aériennes entre ces deux espèces, l'une sédentaire, l'autre migratrice.
Fin de journée. Je me suis mis face au soleil couchant pour essayer de rééditer des photos proches du dernier article du blog.
J'espérais une belle photo de hibou des marais en contre-jour qui n'est restée qu'un songe. Mais les hiboux ne sont pas encore partis et l'espoir est encore permis.
Bye.
Hibou des marais (côte picarde)
Pour cette nouvelle rencontre, je décide de me placer face au soleil couchant. Mon but est d'obtenir des photos en contre-jour qui laisseront passer la lumière rasante à travers les rémiges. Après des sorties infructueuses où je n'ai vu aucun hibou (temps venteux et maussade), j'ai l'opportunité de bénéficier d'une soirée ensoleillée.
Et je suis récompensé : à 16h, deux hiboux arrivent, comme surgis de nulle part. Comme lors de notre première rencontre, il se harcèlent bruyamment et chacun prend possession de son territoire. Un hibou effectue quelques passages dans la pâture où je me suis installé. Il passe parfois si près de moi que je n'arrive pas à le trouver dans mon objectif!
Je ressors de cette séance photo un peu rincé : l'autofocus a du mal à fonctionner avec le soleil en pleine poire et mes yeux sont mis au supplice. Je dois voir à travers le filet de camouflage (déjà pas évident avec le soleil dans le dos) et le soleil de face me fatigue énormément. Heureusement, j'ai quelques clichés qui s'approchent de ce que je voulais.
Soleil couchant sur la roselière. J'aurais tant aimé mon hibou passant en ombre chinoise...
Une autre fois, peut-être?
Deux cygnes passent.
Hibou au crépuscule.
Bye et bonne chasse.
Hibou des marais (côte picarde)
Alors que je reviens bredouille de ma quête de pygargue, je décide de faire le tour des coins habituels d'hivernage des hiboux des marais. L'hiver 2011-2012 avait été exceptionnel. Depuis, les effectifs hivernants ont beaucoup baissé. Je passe de longues minutes à scruter aux jumelles des pâtures sans rien voir. Avant de rentrer à la maison, je fais un dernier tour à un endroit où je n'en ai jamais vu jusqu'à présent et là : bingo! Je vois au loin sur un piquet un rapace très pâle. Tiens, une buse blanche ici me dis-je? Je m'approche en voiture et le rapace ne bouge pas. Pas vraiment le comportement d'une buse et pour cause : c'est un hibou des marais qui se laisse approcher à moins de 15m!
Je baisse la vitre de la voiture, installe mon bean bag (sac de haricots) sur la portière et déclenche en provoquant juste un petit mouvement de tête de l'oiseau dans ma direction. Je vais renter le coeur léger!
Toutes les photos qui suivent ont été prises de ma voiture, sans camouflage. Ceci dit, je crois avoir eu une sacrée chance. J'y suis retourné depuis et j'ai fait plusieurs fois chou blanc.
Le hibou des marais est un rapace nocturne mais qui commence à chasser dès le milieu d'après-midi. Il affectionne les zones de marais, les prairies à l'herbe de préférence rase où il peut chasser les rongeurs.
Le hibou des marais a un vol souple et silencieux. Il vole à basse altitude. Il fait un virage sur l'aile et plonge dès qu'une proie est repérée mais peut aussi chasser à l'affût sur un piquet de pâture.
En dehors des périodes de chasse, il se cache dans les herbes sèches où son plumage mimétique le rend indétectable.
Quand je suis arrivé, j'ai repéré les hiboux au grand bruit qu'ils causaient : deux individus se disputaient le territoire avec force cris et joutes aériennes.Ici, le hibou est en posture d'attaque juste avant le décollage.
Je craignais de leur faire peur. Je ne suis pas descendu de la voiture pour prendre mon trépied. J'ai donc fait toutes ces photos à main levée. Autant dire qu'il y a eu beaucoup de déchets par manque de stabilité et donc de netteté car je travaillais du 1/200 au 1/400ème.
Parfois, les oiseaux étaient si proches de moi que je n'arrivais pas à les trouver dans ma longue focale. Mais je ne suis pas plus royaliste que le roi : cette rencontre inattendue m'a ravi.
Les hiboux des marais sont des migrateurs qui nichent en Europe de l'Est et en Scandinavie.Ils viennent hiverner chez nous de novembre à mars. De rares individus sont sédentaires et nicheurs en Europe occidentale.
Côte pile...
...côté face.
Et belote...
...et rebelote!
On voit bien le hibou crier sur son congénère.
Hibou garde-chevaux. Je l'ai vu chasser à l'affût posté sur ce piquet et fondre au sol mais sans rien remonter.
Héron cendré et buse variable (côte picarde)
Je suis en quête d'un deuxième rendez-vous avec le pygargue à queue blanche qui hiverne sur la côte picarde mais c'est un héron cendré juvénile au plumage très sombre qui pointe le bout de son bec.
Selon Philippe Carruette, ornithologue au parc du Marquenterre, il pourrait s'agir d'un individu de forme sombre mélanique comme on peut en trouver chez certains busards.
Il attrape une grenouille dans un fossé mais mon angle de prise de vue ne me permet pas d'immortaliser cette scène.
Le perchoir occasionnel du pygargue à queue blanche est le poste de vigie régulier d'une buse variable (ci-dessus). Inutile de se demander d'où viennent les vents dominants quand on regarde les branches des arbres.
A bientôt pour de nouvelles aventures.