sangliers
Sangliers (Côte picarde)
Tout vient à point à qui sait attendre. En l'occurrence, j'ai fait plusieurs affûts aux sangliers sans jamais rien voir. Mais bon, je dois dire que sur ce coup-là, j'ai eu du bol.
Partis avec un ami d'habitude malchanceux, nous effectuons une marche d'approche sur la côte picarde. L'ami a repéré un agrainoir où les sangliers viennent régulièrement se nourrir. Nous nous installons contre des bosquets au ras des graminées. Les moustiques nous attaquent par vagues ininterrompues et je suis sujet au rhume des foins! Dur, dur pour passer inaperçu. Mais à 19H30, un mâle solitaire s'avance suivi de 3 autres mâles solitaires plus jeunes. Nous sommes à 20 m d'eux au plus près. Obnubilés par la concurrence, les mâles sont moins méfiants et adoptent des attitudes d'intimidation, plus particulièrement le gros mâle, superbe.
On voit bien la hure (tête) du sanglier surmonté d'une crête. C'est pour cette raison que les Français qui ont colonisé la Canada ont appelé Hurons une célèbre tribu amérindienne en raison de leur coiffure ressemblant à celle du sanglier. Et je crois savoir que ce n'était pas très flatteur pour ces Indiens. Les Hurons et Iroquois étaient pourtant parmi les tribus au système politique parmi les plus développés. Leur organisation politique a d'ailleurs largement inspiré la constitution américaine.
Et quelles défenses pur cet autre gros mâle! Là, j'oublie les moustiques,mon nez qui coule comme les chutes du Niagara et mes yeux qui piquent. Que du bonheur! Je ne suis pas tout-à-fait conscient de la chance d'assister à une séance photo hors du commun. C'est en voyant mon pote (d'ordinaire si poissard) se tortiller comme un ver que je comprends l'instant exceptionnel.
Au déclenchement (pourtant au silencieux), le sanglier relève la tête dans notre direction mais ne bronche pas.
Par moment, à l'occasion d'un bruit ou d'une odeur que nous ne percevons pas, le sanglier se dresse, s'assure que tout va bien et reprend sa quête de nourriture.
Heureusement, nous sommes à bon vent, ce qui cache notre odeur (surtout celle de mon pote) et le bruit du déclenchement.
Grouïk!*
*J'aime bien ce genre de commentaire très naturaliste.
Toute la puissance dégagée par ce gros mâle.
Un des sangliers plus jeunes. Sa mue est moins avancée que celle du gros mâle. On dirait un sanglier laineux des âges farouches!
Un mâle fonce sur un autre sanglier de son âge (probablement 2 à 3 ans) pour lui montrer qui est le plus fort nom de diou!
Il ne s'agit que d'intimidation car nous n'avons pu observer aucune morsure. Les sangliers plus jeunes fuient de quelques mètres, puis reviennent au bout de 30 secondes. Cela suffit à contenter le gros mâle dans son statut de commandeur. Je suis même trop proche de l'action. Avec ma focale fixe, je n'arrive pas à faire rentrer entièrement les deux protagonistes dans le cadre.
Le vieux mâle montre les crocs, ou plutôt les défenses. Respect!
Alors, c'est qui qui n'a les plus grosses, hum?
Franchement, on a vraiment du bol (et lui aussi) que ce sanglier ait passé tous ces hivers sans finir la tête au mur dans une salle à manger.
On dirait un phacochère!
Les heures passent. Il est bientôt 22H et nous profitons toujours du spectacle. A un moment, un agrainoir se déclenche non loin de là. Réflexe de Pavloff : les jeunes sangliers filent vers l'endroit alors qu'ils ont à manger sur place! D'aucuns diraient que c'est de l'élevage...
Dernière poursuite avant disparition. Le jeune est en ballotage défavorable (comprenne qui pourra!)
Nous attendons que les sangliers soient partis pour lever le camp. Je n'avais pas pris de siège pour ne pas m'encombrer. Bien mal m'en a pris : rester accroupi est devenu au fil des heures un véritable supplice. Mes jambes n'étaient plus irriguées et je devais sans cesse changer de position tellement la douleur devenait insupportable. J'ai d'ailleurs loupé des photos car je ne tenais plus en place. C'est incroyable que les sangliers n'aient pas détecté mes mouvements même si nous étions bien camouflés. Nous repartons le cœur léger (surtout mon pote pour qui c'est la fin de la guigne). Il saute de joie comme un mouflon!
Sangliers (côte picarde)
Affût au sanglier par une belle soirée de mai. Un orage a éclaté quelques heures auparavant. Des nuages de moustiques m'encerclent puis une forte odeur. Les sangliers!
Ce sanglier a entendu le déclic mais je suis à bon vent. Il n'a pas repéré l'odeur humaine ni la lotion anti-moustique spéciale sans odeur de citronnelle.
Il est tard et j'ai très peu de lumière. Je travaille donc en basse vitesse et beaucoup de clichés sont flous. Heureusement, les sangliers font parfois un petit arrêt qui permet de figer la scène.
Quelques marcassins mais cachés derrière les graminées.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire!