Merle noir, poule d'eau, foulque macroule (Parc Saint-Pierre, Amiens)
Le parc Saint-Pierre, au cœur d'Amiens. Un lieu très fréquenté par les joggeurs et promeneurs et des oiseaux trsè habitués à la présence humaine. Un lieu exceptionnel pour approcher et photographier sans nécessairement un téléobjectif puissant des espèces communes comme ici un merle noir.
Poule d'eau.
Foulque macroule sur son nid.
Huppe fasciée, serin cini (Basse vallée de l'Aude)
Un oupp-oupp-oupp résonne. Pas de place au doute : une huppe fasciée traîne dans les parages. Je suis dans un appartement, je cherche à travers la vitre de la fenêtre. Finalement, je la repère dans un grand figuier. J'ouvre la fenêtre et passe mon objectif au travers sans que cela perturbe l'oiseau.
La huppe fasciée est un migrateur qui nous visite d'avril à septembre et passe l'hiver en Afrique. Elle fait son nid dans un mur ou un trou d'arbre. On pouvait observer des individus nicheurs il y a encore une quinzaines d'années en Thiérache (Aisne, Picardie). Aujourd'hui, c'est très rare. On peut voir quelques individus de passage (un individu vu près d'Amiens au printemps dernier).
Cet oiseau a une huppe érectile qui se rabaisse une fois posé. Je n'ai malheureusement pas pu la photographier avec sa "crête".
Sur le même figuier, un serin cini vint se poser.
Presque du camouflage pour notre huppe de se poser sur les tuiles orangées.
Héron gardeboeufs (Basse vallée de l'Aude)
Non loin du marais, un troupeau de mouton broute des herbes sèches sur un sol rocailleux. Une vingtaine de hérons gardeboeufs les accompagne. De temps en temps, un échassier se perche sur un mouton en cas de mouvement du troupeau.
Dans une autre pâture, c'est un cheval qui a les honneurs du héron.
Notez les longues plumes oranges de son plumage nuptial au niveau du cou et sur la tête.
Dans la même pâture, des ânes mâchent des chardons! Pas difficiles les gars!
Le héron gardeboeuf est un migrateur partiel. Il est petit et trapu.
Quand le troupeau se met en marche, il doit faire preuve de ses talents d'équilibriste pour rester sur le dos des ovins.
La nourriture du héron gardeboeufs est constituée d'insectes, notamment des sauterelles, que le troupeau en marche fait bouger.
Tout comme les échassiers attirés par les insectes dérangés par le troupeau ou qui l'accompagnent, des bergeronnettes printanières volent en groupe autour des moutons.
Une bonne trentaine s'abat au sol et disparaît à mon regard et à celui du berger avec qui je discute. Tout-à-coup, à moins de 10 m de nous, vent de panique! Toutes les bergeronnettes s'enfuient en un tir d'aile tandis que l'épervier fond sur sa victime. Nous le voyons ressortir du troupeau de mouton avec une bergeronnette dans ses serres. Il ira la manger une centaine de mètres plus loin.
Barge rousse (Basse vallée de l'Aude)
Encore un migrateur qui regagne progressivement la toundra et la taïga pour se reproduire. La barge rousse hiverne en Europe et en Afrique occidentales (Le Guide ornitho).
Ici un mâle en plumage nuptial.
Il passe son temps le bec dans l'eau. J'ai dû attendre longtemps avant de prendre une photo de l'oiseau en entier.
Barge rousse en compagnie de chevaliers aboyeurs.
Le marais est tellement riche en espèces que je décide de faire l'impasse sur le busard des roseaux et le héron pourpré que j'avais repérés l'an passé. Comme un appel au "reviens-y", ces deux oiseaux volent au-dessus de ma tente affût à 5 mn d'intervalle.
L'an prochain peut-être?
Étourneau sansonnet (Basse vallée de l'Aude)
Quelques étourneaux sansonnets fréquentent l'étang. Un des oiseaux vient se poster au sommet de mon affût. Comme quoi je suis bien camouflé! Je le regarde à travers la toile s'empêtrer dans le filet de camouflage qui recouvre la toile de tente. Je n'ose déclencher pour profiter du spectacle. C'est souvent que des oiseaux utilisent l'affût comme perchoir. J'ai déjà eu le tour avec un martin-pêcheur ou un troglodyte mignon.
Quand arrive une aigrette garzette dans une belle lumière, j'appuie sur le déclencheur et l'étourneau s'envole sur le premier buisson. Clic, clac!
Échasses blanches (Basse vallée de l'Aude)
Cet étang de la basse plaine de l'Aude recèle bien des trésors. Un grand nombre d'échasses blanches fréquente le lieu. Les échasses font partie de la famille des limicoles. Elles hivernent en Afrique et nous visitent en printemps et en été.
Je vous propose une (longue) série sur cet oiseau très gracile.
De nombreux combats émaillent la journée en cette période nuptiale. Les échasses sont très bruyantes pendant la nidification.
Les échasses se nourrissent surtout d'insectes. Ses longues pattes lui permettent de chercher sa nourriture dans les eaux plus profondes que d'autres limicoles. Elles s'alimentent à la surface de l'eau ou dans la végétation dans des eaux douces, saumâtres ou salées (source le Guide ornitho). En l'occurrence, les eaux de cet étang sont douces.
Les mâles ont en général la tête plus noire que les femelles mais le motif est variable (Le Guide ornitho).
Saurez-vous déceler notre échasse, qui doit se délecter des araignées qui pullulent?
Après s'être grattée, l'échasse étire sa patte à l'horizontale vers l'arrière mais je n'ai pas su saisir cet instant.
Au soleil, le plumage du dos qui semble noir révèle des reflets métalliques verts.
Les échasses sont venues quasi contre mon affût. J'avais même de la peine à les faire rentrer dans mon cadre. J'aurais pu faire des photos sans être camouflé à condition de ne pas trop bouger mais ceci aurait complètement hypothéqué mes chances de voir les autres oiseaux de type aigrette garzette.
En période nuptiale, la cour du mâle est un véritable cérémonial. La femelle indique qu'elle est prête en baissant le cou. Le mâle entame alors pendant deux bonnes minutes une sorte de danse autour de sa belle.
Il fait plusieurs fois le tour de sa belle en se lissant le plumage à l'aide de son bec.
Il donne des coups de becs dans l'eau.
Puis c'est la grande chevauchée avec un certain talent d'équilibriste.
Petit à petit, le mâle va rapprocher son cloaque de celui de la femelle pour la fécondation.
La descente se fait dans un geste parfaitement maîtrisé.
L'épilogue est on ne peut plus mignon. J'ai attendu de longues heures avant de pouvoir photographier cet instant de face.
Le couple reste enlacé, becs croisés, pendant de longues secondes avant de se séparer.
Je ne sais pas ce qu'il y avait là mais ça devait être bon à manger. L'amour, ça creuse!
Se retrouver le bec dans l'eau...
Les couples sont très territoriaux à ce que j'ai pu observer. Dès qu'un intrus pointe le bout de son bec, le couple fait front et va faire passer un sale quart d'heure à l'étranger.
Étape 1 : l'intimidation.
Étape 2 : rès rapidement et sans sommation, c'est l'attaque.
L'intrus boit vite la tasse.
Le couple n'aura de cesse de le pourchasser.
Attaque en piqué par l'arrière!
Petite toilette matinale.
À bientôt pour une prochaine série sur l'étang.
Aigrette garzette (Basse vallée de l'Aude)
Un étang de la basse plaine de l'Aude. Je m'aventure dans le marais avant le lever du jour. Une nuée de moustiques s'abat sur moi. Ils sont énormes. Je me demande si ce ne sont pas des moustiques tigres, cette nouvelle espèce venue des tropiques par les moyens modernes de communication qui infeste le sud de la France. Je m'asperge de répulsif et m'en vais monter ma tente affût.
Je me retrouve nez à groin avec une laie et quatre marcassins. je me demande qui de nous est le plus surpris.
Je patauge dans 10 cm d'eau et je m'aperçois que mes bottes sont trouées. Heureusement, je sais que le spectacle va bientôt commencer. Seules quelques échasses sont déjà là et ne font pas attention à ma présence. Juste quelques minutes après que j'ai fermé le tissu de la tente derrière moi et la première aigrette garzette arrive à ma hauteur dans la lumière du petit jour.
Une lumière douce idéale pour photographier cet oiseau au plumage blanc immaculé. Dès que la lumière gagnera en intensité, les blancs seront "cramés". Je n'ai qu'une heure devant moi.
L'aigrette garzette doit son nom d'aigrette à ses deux fines plumes qui ornent son cou en période nuptiale.
L'aigrette garzette est un petit héron blanc qui chasse les petits poissons, les molusques, les insectes... Sa technique consiste à remuer sa patte dans l'eau pour faire fuir ses proies, les repérer et les harponner.
Outre ses deux aigrettes, son plumage nuptial est agrémenté de plumes bouffantes et vaporeuses sur son dos qui rendent sa silhouette très gracieuse. Elles disparaîtront hors période nuptiale. Ses beaux atours ont failli causer la perte de cet oiseau dont les plumes étaient très recherchées fin XIXème-début XXème siècle pour les chapeaux des galantes.
Ces plumes étaient appelées "les crosses".
Je me suis orienté en contre-jour, face au soleil levant. Je prie pour qu'une aigrette passe entre l'astre solaire et mon objectif. La lumière est splendide mais ne durera que quelques minutes. Mon vœu est exaucé. Une aigrette a la bonne idée de venir pêcher dans le coin.
J'aime bien sa silhouette qui se découpe dans la lumière rasante du matin.
Pendant un cours instant, les toiles d'araignées se révèlent dans le contre-jour.
La lumière devient de plus en plus violente mais je ne peux m'empêcher de déclencher quand une aigrette garzette vient tout près de mon affût.
Ébouriffée notre aigrette!
Le restaurant doit être bon vu le monde qui se presse ici.
Notre aigrette avance avec vent arrière, ce qui lui donne un plumage assez particulier!
Une aigrette qui fiente!
Combat aérien d'aigrettes garzettes.
À suivre toute une série d'articles sur cet étang très riche en espèces d'oiseaux.
Rouge-queue noir (Lozère)
Ici en Picardie, j'ai toutes les peines du monde à photographier les mâles de rouge-queue noirs. Lors d'un passage en Lozère, je me gare sur un parking, le long d'un petit cours d'eau bordé d'un joli muret de vieilles pierres.
J'entends le rouge-queue mâle chanter tout en haut d'un toit. Je lève les yeux au ciel. J'aime bien cet oiseau migrateur et son chant reconnaissable à sa chute qui fait penser à du verre pilé. Quelle n'est pas ma surprise quand je le vois descendre jusqu'à moi! Lentement, j'ouvre la portière, je prends mon appareil photo. Incroyable! Il ne s'envole pas. J'en profite pour faire un cliché.
C'est au tour de sa femelle de faire apparition sur le muret.