Faucons crécerelles (Marquenterre)
Un moment rare et pas évident à voir. J'avais pu observer courant avril un couple de faucons crécerelles parader dans une prairie bocagère du Marquenterre.
Cela fait plusieurs années que les faucons nichent dans le coin grâce à l'action du propriétaire (que tout le monde connaît maintenant ! ) qui a disposé plusieurs nichoirs afin de fixer les oiseaux et favoriser leur reproduction. Ne citons que les nichoirs à chevêche (dont l'un porte aujourd'hui le nom d'Etienne, quel succès !), chouettes effraies, cigognes, buses et autres crécerelles. Le propriétaire n'avait peut-être pas anticipé qu'il y aurait une autre nidification intermittente, partielle, ressemblant à celle du coucou, mais durant toute l'année : la mienne !
Après observation des habitudes du couple qui niche dans un grand peuplier, un affût mobile est installé près d'un jeune saule têtard. La femelle couve et le mâle vient la ravitailler sur le saule.
Dès qu'elle l'entend, elle sort se dégourdir les ailes et recevoir sa proie. Je suis très excité de photographier cette offrande. Le mâle est un peu planqué derrière mais je sus sacrément content. Je suis en contre-jour mais j'ai choisi une matinée avec un temps maussade (que j'ai l'air de provoquer à chacune de mes venues sur la côte picarde !). La lumière est douce et l'arrière-plan ne claque pas.
Je n'ai pu photographier qu'un seul ravitaillement car j'ai commis une erreur de débutant. Je suis venu très tôt, vers 5h45 pour espérer voir un renard dans la pâture. Muni de deux boîtiers, j'ai ouvert les deux ouvertures latérales de l'affût. Le temps passe, de goupil point.
Résultat : quand les faucons arrivent (première arrivée du mâle à 7h), les rapaces peuvent me voir en ombre chinoise car il y a trop de sources lumineuses de part et d'autre de moi. J'essaie de refermer les pans de bois qui font office de fenêtre mais ça fait trop de bruit.
Conséquence : les faucons désertent le saule têtard pour se poster sur un arbre mort 20m derrière moi. Argh ! Et cela pendant tous les jours qui suivent. Désolé Pascal et Laurent !
Le campagnol a été décapité par le mâle avant de l'offrir à la femelle. Les jeunes sont nés il y a peu. Le mâle apporte les proies pour les jeunes directement au nid et sur un perchoir extérieur pour le ravitaillement de la femelle.
On dirait que la femelle s'appuie sur ses rectrices pour dévorer son rongeur