thierache
Milan royal, corneille noire, buse variable (Thiérache axonaise)
Mon réseau d'informateurs en Thiérache axonaise est formel : la neige est toujours bel et bien là en ce dernier jour de février alors qu'elle nous a quittés depuis bien longtemps dans la Somme. Bon, c'est décidé, je pars. Je n'ai plus qu'une petite chance de faire des photos dans la neige d'une buse blanche magnifique dont un ami m'a signalé la présence. Je file avec 2kg de déchets de boucherie. En route, je scrute les abords des routes en espérant trouver une carcasse de lapin, hélas rien. Ce serait un appât beaucoup plus naturel pour la buse mais faute de mieux, je préfère assurer le coup avec des restes de volaille. Arrivé sur place, morbleu! Plus de neige du tout! La guigne! Question bilan carbone, c'est très médiocre! Je n'ai tout de même pas fait toute cette route pour rien. J'installe mon affût en toute hâte. Une heure après, je crois rêver : un milan royal fond sur la viande. Malheureusement pour moi, il ne fait que se poser pour se renvoler aussi tôt.
Il tournoie autour de l'appât. Son envergure est imposante : 140 à 165cm (Source Le Guide ornitho). Il fait des cercles de plus en plus concentriques à moins de 20m de moi. Il tourne, il tourne, le milan... mais hélas sans se poser puis s'en va.
J'aurais aimé qu'il y eût de la neige au sol. La neige, même avec un temps grisâtre et maussade, réfléchit la lumière et aurait permis d'éclairer le rapace charognard par-dessous.
Le milan royal est erratique en cette période de l'année. Il est migrateur partiel au nord mais peut être aussi sédentaire. Bientôt vont arriver les milans noirs, plus petits, qui eux partent en Afrique tout l'hiver.
Je me suis précipité en plaçant à la hâte les restes de volaille. Pour ne pas les voir sur la photo, je les ai mis dans un petit sillon de la pâture. Bien mal m'en a pris! Une buse, des corneilles et des pies viennent au bout de 3 heures d'affût mais je ne peux pas les voir car les oiseaux sont aussi dans le sillon! J'attends que les oiseaux soient partis pour sortir de l'affût et changer la viande de place. Normalement, cette sortie devrait me faire perdre encore 3 heures... Même si je ne vois plus les oiseaux, ils sont postés non loin et un humain marchant dans la pâture n'échappera pas à leur regard. Je marche debout sans me courber et mes pas font crisser les feuilles. Quelle n'est pas ma surprise en découvrant à moins de 10m devant moi une buse qui se délecte des restes en me tournant le dos! Je suis obligé de faire du bruit pour ne pas la surprendre de trop près.
C'est la première fois qu'une corneille noire se pose auprès d'un appât que j'ai placé. D'habitude, les corneilles aperçoivent la nourriture très vite mais restent très méfiantes. Jusqu'à présent, je ne les avais jamais vues descendre au sol contrairement aux buses.
Les corvidés de manière générale (surtout les corneilles, les corbeaux freux et les pies bavardes) sont très méfiants vis-à-vis de l'homme et savent souvent détecter les leurres qui leur sont tendus par les piégeurs.
Les corneilles houspillent sans cesse les rapaces (elles n'hésitent pas à s'attaquer à des aigles ou à des pygargues, alors une buse...). Les "becs droits" n'ont pas peur des "becs crochus" à qui ils disputent leur nourriture. Ici, c'est une autre buse que celle que j'ai fait fuir en sortant de l'affût mais elle n'est finalement pas allée vers les déchets de boucherie.
Elle s'est contentée de faire fuir la corneille.
Dix minutes après avoir réintégré mon affût, je me prépare en maugréant contre moi-même à une longue attente de plusieurs heures avant de voir réapparaître le premier oiseau. Dix minutes après, coucou! qui revoilà? Le milan royal qui n'avait pas réapparu depuis les premières lueurs du jour. Le moyen le plus facile de le reconnaître est sa queue échancrée en V.
Même cinéma que le matin : le milan tourne, tourne et se pose 3 fois au sol près de la viande pour redécoller illico. Dommage...
Finalement, il essaie de se poser sur le cime d'un arbre mais sur une branche tellement fine pour lui qu'il ne peut garder son équilibre. Epilogue de cet affût : le milan part suivi de près par le photographe. Je n'aurai pas vu la buse blanche mais un milan royal. Je ne perds pas au change.
Passereaux de Thiérache (Ardennes)
Quelques ambiances hivernales avec des passereaux de mangeoire.
La neige est encore bien présente en Thiérache ardennaise. Je suis venu affûter pour les gros becs et ce sont les mésanges bleues qui arrivent en premier.
Verdier d'Europe mâle.
Mésanges bleues.
Pinson du nord mâle.
Mésanges charbonnières.
Un gros bec surgit en même temps qu'une mésange nonnette. Je fais mon choix : la mésange ne tient pas en place et j'ai très rarement réussi à la photographier. Je suis content mais chaque médaille a son revers : je ne reverrai pas le gros bec.
Pinson des arbres mâle.
Moineau domestique mâle.
Moineau domestique femelle.
Combat de buses variables (Thiérache axonaise)
Voici une republication que les anciens abonnés à la newsletter reconnaîtront. C'est un extrait d'un article posté début 2010 sur un combat de buses variables.
Pourquoi le resservir aujourd'hui? Tout bonnement parce que je suis allé à l'affût en Thiérache récemment dans les mêmes conditions pour photographier une magnifique buse blanche. Après une heure d'attente, elle se pose à 15m devant moi. Je me redresse sur mon siège sans bouger le téléobjectif mais elle a dû détecter quelque chose et s'envole pour ne plus revenir. Grosse frustration! Alors, une fois n'est pas coûtume, je republie cet article qui je l'espère contentera les anciens et nouveaux visiteurs du blog.
L'intimidation.
L'assaut.
Le corps à corps.
Le face-à-face.
Voler dans les plumes.
Les serres à terre.
Vae victis : malheur aux vaincus (qui mangeront les restes de la carcasse de lapin après le vainqueur du jour).
Reportage sur le photographe animalier Jean-Loup Ridou par France3 Picardie
Reportage sur mon ami photographe animalier Jean-Loup Ridou installé en Thiérache (nord de l'Aisne). Il vient de sortir son deuxième ouvrage intitulé "Les Oiseaux de l'Aisne" chez Bayard Editions (septembre 2012).
Un sujet de France3 Picardie (Eric Henry : récit, Rémy Vivenot : image, Isabelle Debraye : montage).
PS : Désolé pour la mise en forme de l'article mais Overblog n'accepte pas le code embed de la vidéo et je n'en connais pas la raison.
Un article de l'Union de Reims sur Jean-Loup
Pour le contacter : jeanloupridou@yahoo.fr
Gros bec casse-noyau (Thiérache ardennaise)
Cerise sur le gâteau pour finir cette série estivale. Après le juvénile, voilà les adultes gros becs. Ici, je pense être en présence d'une femelle.
Le mâle gros bec. Son plumage est plus terne qu'en période nuptiale. Il n'en reste pas moins de toute beauté. Je suis assez stupéfait de la variété des espèces rencontrées sur cette mangeoire de Thiérache pendant mes trois heures d'affût. Je rappelle que ce nourrissage estival était exceptionnel. Il s'agissait d'écluser les graines de tournesol de l'hiver dernier peu rigoureux. Malgré l'abondance de nourriture, les oiseaux alentours ont largement fréquenté cette mangeoire située à proximité d'une plantation de...tournesol.
Air sévère, bec fort, grosse tête, couleurs assez vives surtout en plumage nuptial. Le gros bec est aussi trapu avec ses 16 à 18 cm de long. Il n'en reste pas moins un oiseau farouche qu'on a du mal à observer. Il affectionne les forêts de feuillus mixtes et les vergers.
Le gros bec est granivore mais peut être aussi insectivore.
Pour comparer avec le plumage nuptial, je vous renvoie vers deux articles parmi les premiers que j'ai publiés en 2009 dont les photos ont été prises au même endroit :
parade nuptiale de gros becs casse-noyaux et gros bec mâle.
Bye.
Pic mar juvénile (Thiérache ardennaise)
Voilà une rencontre inhabituelle. Un pic mar juvénile, par la souche alléché, est venu devant mon objectif se poster.
Je fais un bond sur ma chaise dans mon affût car l'oiseau n'est pas commun. Je n'en ai vu qu'une fois dans un bois près d'Amiens. A son approche, tous les autres oiseaux de moindre envergure s'éclipsent. Il peut alors consciencieusement inspecter la vieille souche à la recherche de larves ou d'insectes.
Le pic mar est assez semblable au pic épeiche. Pour les différencier, il faut regarder la tête, le croupion et les moustaches, sachant que ces paramètres diffèrent selon que l'on a affaire à un jeune ou un adulte pic épeiche ou pic mar.
Ici, les moustaches sont absentes (elles ne remontent pas jusqu'aux commissures du bec, les joues sont claires sans remontée de bande noire), le dessous de la queue est légèrement rosé et les flancs sont légèrement striés. Ce serait donc un pic mar juvénile.
Je me suis posé la question de savoir si ce n'était pas un jeune de pic épeiche parce que la calotte rouge ne couvre pas toute la tête et l'on peut observer des traits noirs près du rouge comme un pic épeiche. Un éminent ornitho m'a confirmé que c'était un pic mar. Je me range donc à cet avis.
Malgré mon Guide ornitho, j'ai bien du mal à différencier certaines espèces même si je les ai sous les yeux. Long est le chemin de la connaissance petit padawan...
Merci en tout cas pour ta visite impromptue petit pic mar.
Gros bec casse-noyau juvénile (Thiérache ardennaise)
Une rencontre inhabituelle; c'est même pour cet oiseau que j'ai fait le déplacement. Voici un gros bec casse-noyau juvénile. C'est un adolescent qu'on reconnaît à sa poitrine tachetée. Toute ressemblance avec une peau d'ado constellée de boutons d'acné est purement fortuite !
Quand il arrive, il dégage tout le monde, et surtout le gros bec mâle qui l'accompagne : "Mon père n'est qu'un con" ! Si c'est pas de l'anthropomorphisme, ça !
Gros bec casse-noyau le bien nommé : il ne fait qu'une bouchée, ou plutôt qu'une "becquée" des graines de tournesol.
Le gros bec écrase la coque en un clin d'oeil quand les mésanges ont besoin de s'y reprendre à plusieurs reprises en donnant de violents coups de becs pour extirper la graine de sa coque.
Tous mes cadres de prise de vue sont assez serrés car je suis dans un petit jardin avec peu de recul. J'ai façonné un décor pour mes photos. Je n'ai pu élargir mon cadre en raison d'un arrière-plan pas très photogénique. La souche, la mousse et les feuilles sont donc des éléments naturels et artificiels à la fois.
De manière générale, le gros bec est un oiseau très farouche qui ne se montre guère. Il reste souvent dans la cime des arbres.
J'avais eu la chance d'en voir une bonne demi-douzaine il y a trois ans dans ce même jardin sur la mangeoire d'hiver. Pour une raison que j'ignore, les gros becs ne sont pas revenus les années suivantes à l'exception d'un individu isolé. Peut-être étaient-ce des migrateurs partiels?
En tout cas, ce gros bec est devenu un visiteur régulier de ce jardin. J'espère que l'hiver en ramènera d'autres.
Bye.
Mésanges bleue et charbonnière (Thiérache ardennaise)
Très bruyantes les mésanges et pas farouches pour un sou. Elles râlent même quand on est trop près de la mangeoire ou réclament quand les graines viennent à manquer.
Mésange bleue...
...et la très commune mésange charbonnière.
À suivre demain des espèces plus rares qui sont venues me rendre visite.
Tourterelle turque (Thiérache ardennaise)
La tourterelle turque ne fait pas partie des oiseaux qu'on s'arrache à photographier. Commune, grise, pas spécialement jolie. Mais chacun ne doit-il pas avoir son heure de gloire?
J'espère redorer un peu son image de marque.
En tout cas, tout comme le geai, son arrivée fait fuir tous les petits passereaux. Elle n'est pas restée bien longtemps. Juste quelques secondes avant la venue des très bruyantes... La suite demain.
Geai des chênes (Thiérache ardennaise)
Un geai des chênes débarque. Tous les autres oiseaux sont partis à son approche. Je suis dans un petit jardin avec peu de recul et le geai rentre tout juste dans mon cadre.
Belles bacchantes, non? Notre geai pose comme pour une photo d'identité.
J'ai eu la chance dans ma jeunesse de récupérer dans un bois une des belles plumes noir et bleu de son aile. Je l'ai perdue depuis et je cours les bois pour en retrouver une.
Notre geai va bientôt laisser la place à un autre oiseau. La suite demain soir.