nid
Poule d'eau (Amiens)
Au détour d'une promenade sur le chemin de halage de la Somme, je découvre un nid de poule d'eau. Les poussins sont minuscules et tout mouillés, ce qui me laisse penser qu'ils viennent juste de naître.
Les poules d'eau sont d'habitude assez craintives même si le chemin est largement emprunté par les promeneurs et les cyclistes. Pourtant, le nid est arrimé à un arbuste à moins d'un mètre de la berge. Il faut quand même avoir le coup d’œil pour repérer le nid.
Le mâle vient apporter régulièrement de la nourriture.
Le jeune qui est né en premier est le plus dégourdi. Il nage déjà et vient quémander sa part hors du nid.
Les autres poussins restent bien au chaud sous leur mère.
Bye.
Cigognes noires juvéniles (Ardennes)
Nous sommes dans la première quinzaine de juin et j'ai la chance de pouvoir affûter sous un nid de cigogne noire. C'est une espèce forestière très farouche, suivie et protégée par l'ONF. Seulement 8 couples nicheurs ont été recensés en forêt domaniale dans les Ardennescette année.
Ces photos ont donc été réalisées avec toutes les précautions et autorisations nécessaires.
Un grand merci donc à ceux qui ont rendu cette observation possible.
C'est mon deuxième affût cigogne noire et par expérience, je sais que la journée sera difficile.
Si les adultes restent au nid pendant 20 jours après la naissance des cigogneaux, la suite est bien différente. En effet, les adultes peuvent aller jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres du nid pour chasser. Quand ils reviennent, ils régurgitent à même le nid une bouillie prédigérée en l'espace d'une dizaine de secondes et repartent aussitôt ! Le pire est que les rotations ont lieu toutes les...5 à 6 heures. Il ne s'agit pas de s'endormir !
Le nid en question est situé dans les Ardennes. 3 poussins sont nés et se portent bien.
Je suis installé à 6h30.
Il est 7h30 et le premier adulte vient au nid ! Il vient sans crier gare (et les jeunes ne manifestent pas non plus à son approche). Sans cri et avec le couvert végétal, il faut être sans cesse aux aguets, l'oeil (et plutôt les deux) rivé sur le nid. Ceci demande un effort immense de concentration (et de motivation !). Le nourrissage dure 10 secondes puis l'adulte fonce vers moi, preuve que mon affût est efficace. Et là, il vient se percher à l'aplomb de l'affût, sur une magnifique branche de chêne. Aïe ! Je ne peux que constater que la prise de vue est impossible. Il reste là deux bonnes minutes avant de partir et je ne sais pas si je pourrai à nouveau profiter d'une pareille occasion.
Le nid à mon arrivée. Il est tôt (vers 6h15) et les jeunes sont encore couchés sur le nid, invisibles.
Les jeunes, encore duveteux, se font des papouilles mutuelles.
Les cigogneaux ont été bagués peu de temps auparavant.
Une belle branche où j'espérais qu'un adulte se posât (première fois que je mets un imparfait du subjonctif dans le blog).
Un des poussins prend les autres sous son aile.
Les jeunes se musclent les ailes avant leur premier envol.
Les cigognes prennent soin de déféquer en dehors du nid. Le sol à la base du chêne est couvert de fientes.
Les cigognes noires font presque toujours leur nid dans un chêne à bonne hauteur (ici plus d'une dizaine de mètres). La prise de vue est d'autant plus difficile qu'il faut du recul dans la forêt pour ne pas être trop en contre-plongée.
Crête d'Iroquois.
Eykel et Jekel.
Pour finir, j'ai pu "voir" deux autres nourrissages : l'un à 14h20 et le dernier à 18h20. La faible présence des adultes s'explique peut-être par le grand vent qui souffalit ce jour-là et qui a dû les ralentir fortement dans leur rotations.
Les adultes sont arrivés de l'autre côté du nid par rapport à ma position, ont régurgité la tête en bas puis sont repartis illico. Tout ça rime avec pas de photo.
Je pars à 19h après une observation de deux grosses minutes d'adultes. Frustrant quand même mais pas grave, ça sera pour l'an prochain, j'espère.
Cigogne noire (Ardennes)
Voilà une rencontre que j'attendais depuis longtemps avec un oiseau mythique des forêts : la cigogne noire. Je ne pensais pas que la cigogne noire serait aussi difficile à observer. Je vous livre le résultat de 11 H d'affût pour une observation d'une minute et demie d'un individu adulte! Le ratio de présence au nid est incroyable.
Tout d'abord, je tiens à préciser que ces photos ont été faites avec toutes les autorisations requises pour approcher cet oiseau très farouche et protégé et dont les conditions d'approche sont très réglementées. Un grand merci donc aux personnes qui ont rendu cet affût photo possible.
Le nid a été découvert en avril 2014 sur un chêne qui avait déjà été occupé en 2005 (4 jeunes) et 2006 (2 jeunes). Le nid a été reconstruit après toutes ces années sans que l'on puisse expliquer la raison de l'abandon de l'ancien nid.
Je n'ai pu observer qu'un adulte (bagué CT22, individu "belge"). Je me suis installé sous affût vers 6h du matin en cette fin du mois de juin. L'adulte est venu à 8h, 13h30 et 17h. Je n'ai pu faire des photos qu'au nourrissage de 8h. La cigogne noire s'est alors posée pendant une minute sur une branche proche du nid après le nourrissage. Je ne savais pas alors que j'avais déjà mangé mon pain blanc.
L'observation était d'autant plus difficile qu'en cette saison, la végétation est dense. Je ne voyais donc pas l'adulte arriver au nid. Ce dernier ne manifestait pas son arrivée au contraire d'autres espèces d'oiseaux et le jeune ne communiquait pas non plus.
Pas de son et pas d'image! Dur dur d'être concentré à 100% pendant 11h pour ne pas manquer les 20 secondes où l'adulte arrive, régurgite et s'en va. Un assoupissement et il faut attendre 4 à 5h un nouveau nourrissage. La cigogne noire se mérite et je ne pouvais pas laisser passer cette chance qui m'était offerte de pouvoir l'observer.
Vous pouvez apprécier les couleurs vert et violet à l'arrière du cou.
Les cigognes noires affectionnent les gros chênes (voire des frênes) pour installer leur nid. Après leur hivernage en Afrique de l'Ouest, les cigognes noires reviennent pour nidifier de la Bourgogne aux Ardennes et même jusque dans l'Aisne. Elles ont besoin de grandes forêts de feuillus peu fréquentées car elles sont très sensibles au dérangement pendant la couvaison. Ici, le nid est installé à environ 12m de hauteur. Le couvert végétal était tel que j'ai dû me poster pas trop loin de l'arbre. Je me suis donc retrouvé avec une forte contre-plongée pour la prise de vue. Les deux autres nourrissages express (20 secondes maximum chacun!) ont été tellement rapides et situés sur l'autre versant du nid que je n'ai rien pu photographier.
Il y avait deux jeunes sur ce nid mais l'un deux a disparu, probablement suite à une prédation, peut-être par un mustélidé. Le jeune survivant est bien costaud et il a toujours du duvet en forme de crête sur la tête. Les adultes peuvent aller très loin (plusieurs dizaines de kilomètres) pour lui chercher sa pitance et repartent aussitôt pour ne pas perdre de temps. Les cigognes noires se nourrissent de batraciens, d'insectes, de poissons, de rongeurs et de petits oiseaux.
Je ne verrai pas l'autre adulte bagué à l'origine en Allemagne. Il s'agirait de l'unique nid de cigogne noire des Ardennes dont les deux adultes sont bagués.
L'ONF compte 14 couples de cigognes noires dans les Ardennes dont 8 avec un des deux adultes bagué. Plus d'info sur le suite de suivi de l'ONF.
La cigogne noire est sans cesse aux aguets. Ses mœurs sont très différentes de sa cousine la cigogne blanche qui se rapproche volontiers de l'homme et de son habitat. La cigogne noire s'envolera systématiquement à l'approche de l'homme avec une distance de fuite assez grande, c'est du moins ce que j'ai pu observer lors de ma seule rencontre fortuite avec une cigogne en situation de pêche en Thiérache axonaise.
Pas facile de faire des prises de vue et de composer entre la noirceur du plumage et l'écorce du chêne qui "claque" au soleil.
Le jeune est resté statique pendant de très longues heures. De temps en temps, il étirait ses ailes. Le départ vers la migration interviendra de mi-août à mi-septembre. Les individus ardennais qui ont été suivis migrent vers des pays comme le Mali ou le Nigéria.
Selon leur zone de nidification, les cigognes noires hiverneront en Afrique jusqu'en Afrique de l'Est. Pour plus d'info, voir wikipédia.
Il est 17H. Je suis épuisé par ce long affût. L'adulte vient de repartir et ne reviendra pas avant 4 ou 5h! Je range mon affût sous l'oeil curieux du jeune. Bonne migration à toi jeune cigogneau et j'espère à l'an prochain.
Pour le plaisir des yeux, un agrandissement pour savourer les dégradés de couleurs du cou de la cigogne noire.
Cigognes blanches (Marquenterre)
Nourrissage sur un nid de cigognes blanches. Les adultes régurgitent la nourriture dans le gosier des cigogneaux.
Les jeunes cigognes attendent leur pitance. A mon arrivée, les cigogneaux étaient seuls au nid.
Les adultes se sont après relayés : dès qu'un adulte revenait de chasse, l'autre repartait immédiatement en quête de nourriture. L'autre adulte restait en présence des jeunes en attendant la relève.
Portrait de cigogne adulte.
Hérons cendrés (Marquenterre)
Jeunes hérons cendrés au nid. Avec ce temps pluvieux, les hérons arborent presque la hure des sangliers! Punk not dead!
Les jeunes sont déjà bien grands et les adultes les nourrissent avec moins de fréquence. Au bout de 3 heures d'attente, aucun adulte n'est venu. Dommage...
Je trouve la tête des jeunes hérons cendrés incroyable, assez terrifiante. On dirait de vrais dinosaures. Les racines reptiliennes des oiseaux sont bel et bien visibles.
Héron cendré adulte en plumage nuptial.
En phase d'atterrissage.
Pour tuer le temps, les jeunes hérons cendrés se dégourdissent de temps en temps les pattes...
...et les ailes car l'heure de l'envol approche.
Adulte et jeune au nid.
Ils ont l'air plutôt renfrognés quand ils se protègent de la pluie.
Encore un qui baille aux corneilles !
Foulques macroules (Vallée de l'Hallue, Somme)
Un ami me signale un nid de foulques macroules à proximité de la berge d'un petit étang.
J'arrive et l'adulte quitte le nid laissant les jeunes à découvert.
Au bout de trois minutes, l'adulte revient couver.
Il était temps car je suis revenu le lendemain et changement de décor : les petits ont quitté le nid.
Très vite, ils ont dû faire face à un mastodonte en la personne d'un cygne tuberculé.
Même devant ce minuscule poussin, le cygne a adopté une attitude d'intimidation, histoire que David sache une fois pour toutes qui était le Goliath de l'étang.
grèbe huppé (près d'Amiens)
Coup de chance, je repère un nid de grèbe huppé à environ 7 m du rivage d'un étang. L'endroit est régulièrement visité par des pêcheurs et les grèbes n'y sont pas trop farouches.
J'ai vu des parades nuptiales de grèbes huppés sur la Somme dès le mois de février et des couples avec des jeunes déjà bien grands en ce début avril. En ce qui concerne ce grèbe, s'agit-il déjà d'une deuxième couvée? Je ne peux y répondre.
Le nid est fait d'éléments végétaux accrochés à des branches ou à un petit îlot.
Notre grèbe sort quelques moments du nid. De là où je suis, je n'ai pas pu voir les œufs.
Puis il revient...
...et réarrange les matériaux végétaux.
Je ne me lasse pas d'admirer le plumage nuptial du grèbe. Magnifique!
Maintenant, mon challenge est d'aller le plus souvent possible vérifier où en est l'état de la couvaison et de ne pas manquer l'éclosion des jeunes. Dans leurs premiers jours de vie, les jeunes sont transportés sur le dos des parents. Seul hic : c'est le moment où les parents décideront d'aller au centre de l'étang, loin, très loin de mon objectif...
Cigognes blanches (baie de Somme)
Les cigognes qui étaient parties en migration sont revenues dès le mois de janvier et ont pris progressivement possession des nids.
La femelle garde le camp pendant que le mâle part en recherche de matériaux.
Chaque année, le nid reçoit une surcharge supplémentaire. Dans le cas d'un arbre mort devant subir en sus les attaques des tempêtes, la durée de vie s'amenuise.
En espérant que la branche ne casse pas pendant que les jeunes seront au nid...
Une autre nid de cigognes de la baie de Somme construit sur un arbre foudroyé. J'ai pris des photos de ce site l'an passé. Quelques branches sont tombées depuis, bisées par les multiples tempêtes hivernales.