butor etoile

Butor étoilé dans une roselière des Flandres. J'ai attendu 8 heures avant de voir sortir ce butor de la roselière. Et ce pour une durée de moins de deux minutes. Il faut être sacrément motivé pour observer cet oiseau.

Quand il se sent observé, il se fige et se dresse tel un roseau, ce qui est son meilleur camouflage.

Très heureux qu'une de mes photos de butor étoilé soit publiée en double page dans le n°364 de Terre Sauvage de mai 2019 dans la rubrique Carnet de saison.

Voici une rencontre peu commune, surtout en cette période. Généralement, le très discret butor étoilé se dévoile par période de grand froid quand il se voit contraint de sortir de la roselière pour trouver de la nourriture quand l'eau gèle. Le restant de l'année, il est quasi invisible.

On peut entendre son chant caractéristique au début du printemps mais de là à l'observer*, c'est une autre paire de manches.

C'est donc une grande chance d'avoir pu photographier cet individu dans un biotope assez invraissemblable : à découvert dans une prairie humide, près d'une petite roselière et en pleine journée. Se sachant observé mais pas déangé pour autant, il tend le cou pour se confondre avec un roseau (ici des herbes sèches). Un camouflage très efficace !

Précision : l'autofocus a eu beaucoup de mal à accrocher, sûrement en raison du plumage du butor. La plupart de mes photos étaient floues. Cela m'a fait le coup à chaque fois que j'ai rencontré un butor.

* un grand merci à la personne qui m'a donné le renseignement.

Le butor est tranquille, très tranquille, trop tranquille. Il peut rester de très longues minutes immobile. Il faut s'armer de patience et avec un peu de chance, il sortira du bois, enfin des herbes !

Pour rejoindre sa maigre bande de roseaux, le butor s'aventure à découvert. Il s'élance alors à la vitesse de la tortue. A la moindre alarme, il n'accélère pas mais se fige et tend le cou, même s'il n'y a rien autour de lui.

Il semble que cet individu ait un problème à l'aile droite. Il a été vu en vol mais il doit être d'une certaien façon handicapé. Ceci explique peut-être son comportement peu farouche.

Toujours étonnant le regard des échassiers vu de face.

Pouvoir observer un tel oiseau aussi longtmeps (3 heures) a été une chance insolente. Mes autres rencontres avec cet oiseau ont été beaucoup plus brèves.

Pendant cette chasse il a attrapé de nombreux tritons. Pauvres petites bêtes qui ont eu le malheur de croiser sa route. C'est pour cela que je protège la mare de mon jardin avec des filets de pêche au printemps car les hérons n'en feraient qu'une bouchée, enfin une becquetée.

Allez, une petite dernière pour la route de cette série. Je n'arrive pas à choisir laquelle je préfère !

A peine arrivé à l'affût, un butor sort à découvert ! Dire que j'ai passé 3 journées d'affût sans en voir ou alors planqué derrière les roseaux !

Il pleut, il caille, mais se déplacer par mauvais temps en vaut toujours la peine. Toute petite accalmie et arc en ciel de folie au-dessus de la roselière.

Petit passage de deux heures dans une roselière des Flandres. Il y a beaucoup de vent. Il est donc impossible de repérer un butor en chasse au cœur de la roselière. Celui-ci est en effet détectable car il fait bouger les roseaux. Là, tout bouge. Je commence bêtement à envoyer quelques mails sur le smartphone au lieu de rester concentré. Je relève la tête et je constate qu'un butor vient juste de franchir un bras d'eau à découvert devant moi. Scrogneugneu ! Je ne vois plus rien. 10 mn plus tard, il surgit de nulle part pour atterrir 20 m plus loin. J'ai juste le temps de viser mais mon collimateur était mal placé car j'avais composé ma photo d'une autre façon à l'endroit où j'espérais voir surgir le butor. Tout cela va très vite mais on voit quand même le beau plumage du butor. 

Rencontre avec le rare et discret butor étoilé dans une roselière du Hainaut belge. Ce lieu est un lieu d'hivernage habituel depuis 2015 pour des butors venus d'Europe du nord. Ils y stationnent de septembre à mars.

Le butor étoilé est un oiseau dont le statut est critique. C'est une espèce menacée car il est impacté par la disparition des zones humides et des roselières. C'est un échassier très discret couramment surnommé le fantôme de la roselière. Il pêche au beau milieu des roseaux et se met très rarement à découvert. C'est donc une chance de l'apercevoir. 

Cette roselière est fréquentée par 4 à 5 butors. Même hors période de nidification, les butors semblent ne pas se supporter. Si deux butors se rencontrent, l'un d'entre eux fatalement s'envolera. Sinon, les fortes pluies des semaines passées ont fait monter le niveau des eaux.

Pour gagner différents coins de pêche au sein de la roselière, le butor doit nager ou s'envoler. C'est ce qui m'a permis de faire cette photo.

Avant de s'envoler, le butor étoilé s’agrippe à plusieurs tiges de roseaux qu'il lie avec ses pattes. Après avoir gagné une bonne hauteur, il prendra son envol.

Le butor étoilé est connu pour son mimétisme. En situation d'alerte, il allonge le coup pour se fondre avec les phragmites.

Le butor en situation de nage.

Tiens, un qui a réussi sa pêche.

Voilà comment on peut apercevoir le butor la plupart du temps : planqué derrière les roseaux. Quand il pêche, il tend son cou au ras de l'eau. Son œil est presque au niveau de l'eau pour repérer ses proies. C'est un oiseau très lent, très très lent. Il faut beaucoup de patience et ne pas se frustrer !