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biches
cerfs élaphes et biches (dans des forêts de l'Oise)
J'attendais beaucoup du brame 2017 mais la chance n'a pas été au rendez-vous en forêt. J'ai réussi néanmoins à voir des cerfs dans des pâtures, ce qui n'est déjà pas si mal.
Petite anecdote lors de cette prise de vue. un chasseur, comme on en rencontre beaucoup en cette période de brame, me demande si je suis moi-même chasseur vu ma tenue de camouflage. "Absolument pas" lui répondis-je. Il me rétorqua : "à chacun son sport."
Je n'ai jamais considéré la photographie comme un sport et encore moins la chasse (surtout la chasse à tir). Tirer sur des êtres vivants sans défense le cul dans un fauteuil ou un mirador, mais en quoi est-ce du sport?
Puis, avisant l'unique cerf que nous pouvions voir avec ses deux biches, il me dit qu'avant, il y avait eu "jusqu'à 30 pièces" dans la pâture. Les animaux, des pièces? C'est sûr qu'on a moins à se poser la question de les flinguer si on les considère comme des pièces ou des plateaux de tir d'entraînement. Toute cette vision de la chasse me dépasse, voire me dégoûte.
Jeune cerf.
Biches.
Franchissement de clôture sans élan et en érection s'il vous plaît ! Ouf, il ne s'agit pas de s'accrocher les bourses et le reste aux barbelés !
Ces pâtures sont non chassées. Une harde de biches s'est installée à demeure dans les environs, ce qui attire de nombreux cerfs. En forêt, le nombre de biches diminue du fait des plans de chasse, ce qui réduit le nombre de mâles et donc le brame. Ici un vieux 13 cors qui est là depuis des années. Il avait été dépossédé d'un grand nombre de ses biches l'an passé par un jeune 11 cors qui apparemment a été tué l'hiver dernier.
Deux jeunes cerfs, alléchés par le grand nombre de biches, se pourchassent. Il y a eu jusqu'à 4 cerfs dans les pâtures. L'un d'entre eux a réussi un temps à séparer en deux groupes la harde de biches. Lors de mon dernier passage, le vieux 13 avait récupéré semble-t-il toutes les biches (une petite vingtaine).
Ah... Les endroits en forêt où j'aurais tant aimé voir un cerf bramer. A cet endroit, j'ai entendu un couple de pics noirs chanter. Je me suis retourné 3 secondes pour les regarder après 2 heures d'affût. 3 secondes. C'est le moment qu'a choisi un cerf pour sortit des fougères à 20 mètres de moi. Je n'ai rien vu ni entendu. Le pote qui m'accompagnait m'a raconté ces 3 secondes palpitantes. Bon, quand on est aux cerfs, on n'est pas aux piafs, c'est la leçon du jour !
Cerfs et biches (Oise)
Comme les années passées, je cherche à observer le brame du cerf. Je m'y suis souvent cassé les dents ! J'avais pu en voir l'an passé en forêt de Saint-Gobain (Aisne). Hélas, il semble que la chasse et un bûcheronnage intensifs aient eu raison de la présence des cervidés.
Je me suis donc rabattu en forêt de Compiègne dans l'Oise. Après quelques sorties infructueuses, un sympathique photographe m'a orienté vers une pâture privée non chassée. Les cerfs s'y sentent en sécurité. D'après les fondus du coin qui passent leur soirées et matinées à observer les cerfs dans les alentours de Compiègne, le brame a été médiocre cette année en forêt. Je ne sais pas quelle en est la raison. Certains observateurs naturalistes locaux invoquent le faible nombre de biches, biches qui conditionnent le brame.
Ce lieu est donc une aubaine pour l'observation, mais jusqu'à quand?
J'ai pu observer ce soir-là une belle brume monter du petit rupt qui coule en fond de vallée, offrant une belle ambiance au brame.
Ce soir-là, trois cerfs sont venus en pâture. Le vieux cerf 13 cors qui occupait cette place de brame s'est pris une rouste par un jeune 11 cors qui l'a délogé.
Le cerf poursuit ses biches...
...en tirant la langue.
Il poursuit un daguet téméraire qui a osé s'approcher des biches.
Il s'assure que les autres cerfs restent dans la pâture avoisinante. Il peut sauter la clôture sans problème et sans élan pour aller les poursuivre au cas où.
Brame du cerf (Aisne)
Rien ne cerf de courir à qui sait attendre...
Cela fait des années que j'attends cette rencontre boisée. Rendez-vous est pris dans une grande forêt de l'Aisne. J'installe mon affût à l'orée du bois près d'une place de brame fréquentée par les grands cervidés.
Un grand merci à celles et ceux qui ont rendu cet affût possible.
Je suis orienté vers le bois, face au soleil couchant quand j'entends bramer dans mon dos (décidément !). Je décide de sortir de l'affût pour aller repérer d'où vient le brame. Tel un visage pâle, j'avance en faisant craquer feuilles mortes et brindilles. Je vois néanmoins dans une clairière une biche qui ne remarque pas ma présence. Bon, je retourne illico dans l'affût chercher ma longue focale. J'essaie de marcher comme un Sioux sans faire de bruit et en courbant l'échine. Les biches sont toujours là. Je suis à une cinquantaine de mètres mais je dois me relever pour la prise de vue. Je m'appuie sur un piquet. Les animaux regardent dans ma direction mais apparemment sans distinguer qu'il s'agit d'un humain. Je prie pour que mon objectif stabilisé résiste à la faible vitesse. Il est 19h30. Je suis à 6400 ISO au 1/100ème de seconde. J'entends des branchages craquer. Un autre visage pâle ?
Non ! C'est un beau 14 cors qui sort de dessous le châtaigner ! Wah ! Enfin, c'est en réalité un 13 cors. Porte-bonheur ? Je lui souhaite car la chasse a déjà commencé...
Je me demande encore comment on peut préférer un tel animal empaillé sur un mur que vivant dans la forêt.
Les biches continuent de brouter sans s'inquiéter. Elles ont regardé de temps en temps dans ma direction mais j'ai l'impression que je n'ai pas été détecté. Ou bien alors je ne les dérange pas à cette distance.
J'avais entendu souvent bramer les années passées et même tout près de moi sans avoir jamais rien vu. Chose réparée ! Je peux admirer toute la finesse du cerf malgré sa muscullature impressionnante.
Le cerf disparaît dans la bois puis revient veiller sur ses femelles.
La place est fréquentée par d'autres cerfs plus jeunes. J'entends d'autres mâles bramer au loin. Ils se répondent mais je n'ai pas vu d'affrontement, chacun restant cantonné à son territoire pendant ma présence sur place.
Tss, tss ! On ne renifle pas le cul des dames !
Je tente une nouvelle approche. J'avance à l'abri de conifères et de feuillus. J'arrive à moins de 30 m du groupe de biches. Elles ne bougent pas mais je suis sûr qu'elles m'ont détecté. Je préfère battre en retraite pour ne pas faire fuir la harde.
Tout en majesté, le cerf vient parader.
Il tente quelques approches auprès des biches qui ne semblent pas du tout disposées à un accouplement, du moins sous l’œil de l'objectif !
Je suis au 1/10ème de seconde. Il est 19h50 et c'est le temps pour moi de partir. Les cerfs continueront à bramer toute la nuit jusqu'au matin 5h30.
Les cerfs frottent leur bois contre les troncs, notamment au printemps. Les bois sont dits "en velours", recouverts d'une peau, dont le cerf se défait à la belle saison. Ce tronc porte les stigmates des frottements.
