Grande aigrette (Amiénois)
De belles rencontres peuvent intervenir quand on ne s'y attend pas. Je vois pas mal de grandes aigrettes ces temps-ci mais elles s'enfuient toujours dès que la voiture ralentit.
Je passe régulièrement au bord de cet étang de la région amiénoise. Quelle n'est pas ma surprise de voir deux grandes aigrettes perchées non loin du rivage. Je file chez moi chercher mon appareil photo et coup de chance, les aigrettes n'ont pas bougé.
Juste avant la saut de l'ange.
Une photo un peu scato...
Bailler aux grandes aigrettes.
Les grandes aigrettes hivernant chez nous repartent nidifier en Europe du nord. Quelques rares couples nichent sur la côte picard. J'aimerais bien en voir un jour en plumage nuptial (bec noir et longues aigrettes sur le dos).
Une matinée à la roselière (côte picarde)
La Lune, toujours aussi mystérieuse et propice à toutes les rêveries.
Le soleil se lève sur la roselière.
Busard des roseaux femelle dans les couleurs pastel hivernales de la roselière.
Il est de plus en plus courant de voir les busards des roseaux hiverner en baie de Somme.
Rencontre électrique entre un busard Saint-Martin mâle et la femelle de busard des roseaux.
Survol de la roselière par le busard des roseaux femelle.
Hibou moyen-duc (Haute-Somme)
Une de mes dernières visites hivernales au dortoir de moyens-ducs. J'ai repéré deux anciens nids de corneilles susceptibles de recevoir au printemps un couple de hiboux moyens-ducs. Ces nids sont un peu éloignés des arbres à dortoirs mais il y a maintenant des fientes et des pelotes de réjection au-dessous de l'un d'eux.
Je ne voudrais pas empêcher une nidification par un dérangement. J'espère qu'il y aura ponte et jeunes. J'attends depuis longtemps de pouvoir observer une tel événement.
Si les hiboux moyens-ducs sont très difficiles à repérer en raison de l'efficacité de camouflage de leur plumage (et des conifères touffus où ils se cachent en journée), on peut déceler leur présence par les nombreuses fientes blanches qui parsèment le sol, les aiguilles et les branches.
Les hiboux ont des branches et perchoirs attitrés constellés de déjections.
Le biotope hivernal du hibou moyen-duc.
J'ai pu observer des moyens-ducs en dortoir aussi dans des haies de saules têtards en Thiérache (nord de l'Aisne). Aujourd'hui, ces pâtures qui semblaient immuables, et qui sont l'âme de la Thiérache, ont été converties en champ de maïs... J'en pleurerais...
Au sol, les pelotes de réjection. Elles sont noires quand elles sont fraîches et grises après avoir séché. Ces pelotes, que j'ai regroupées pour la photo, sont régurgitées par les rapaces nocturnes (et aussi des oiseaux diurnes comme le martin-pêcheur). Elles sont constituées de ce qui ne peut être digéré par l'oiseau. Les hiboux moyens-ducs se nourrissant de rongeurs, on peut y trouver les os et les poils.
Juste à côté, autre scène mais rien à voir avec les hiboux. Un épervier d'Europe ou un autour des palombes a dû faire sa fête à un pigeon ramier qu'il a méthodiquement plumé.
Un très beau documentaire sur le renard de Franck Vigna : "L'odeur de l'herbe coupée"
Voici un très beau documentaire de Franck Vigna, réalisateur et cinéaste lorrain, sur le renard.
Comme bien d'autres espèces animales, le renard est classé dans la catégorie dite "nuisible". Mais nuisible pour qui au juste ? Qu'est-ce qui se cache derrière cette appellation?
Le renard, animal emblématique, si décrié, voire haï dans les campagnes. Sans exagérer, on peut parler d'acharnement contre cet animal.
On l'accuse de véhiculer des maladies transmissibles à l'homme et de tuer le gibier, donc d'entrer en concurrence avec les chasseurs. Ce dernier argument est d'ailleurs sujet à caution car la diminution du gibier est largement imputée aux techniques agricoles modernes et à la destruction de l'habitat.
Prédateur opportuniste, le renard sait aussi s'adapter à la chasse implacable dont il fait l'objet. Vous trouverez dans ce film nombre de réponses à toutes ces problématiques.
Près de 10 000 renards sont tués dans chaque département picard tous les ans.
Environ 2500 renards sont tués par tirs de nuit au phare par les lieutenants de louveterie, le reste l'est par piégeage, déterrage ou tir à l'affût toute l'année par les chasseurs.
Exemple de "régulation" : un couple de naturalistes observaient un terrier de renards. Des piégeurs leur ont déposé cette offrande devant la porte de leur maison un beau matin.
Voici le lien vers le reportage de France3 Picardie sur l'arrêté de destruction du renard signé dans l'Oise du 10 février au 30 avril 2015.
Les arrêtés de destruction sont reconduits chaque année par les préfectures départementales.
La raison principale retenue par les services d' l'Etat est l'endiguement du risque de zoonose (infections du monde animal vertébré transmissible à l'homme et vice-versa). Les renards véhiculent entre autres la gale, la rage (quasi disparue) et l'échinococcose alvéolaire, une maladie mortelle. Or la plupart des humains atteints de cette maladie semblent avoir été contaminés selon certaines études scientifiques par des chiens ou chats domestiques qui, comme le renard, peuvent ingérer des rongeurs porteurs de cette maladie.
Si certains chasseurs piègent encore illégalement les chats sauvages, personne ne prétend réguler ou détruire les chats domestiques ou les chiens en milieu rural. Et que dire des chiens de chasse...
Plus les renards sont tués, plus il en vient. Les détruire aurait l'effet inverse souhaité, à savoir la propagation des animaux malades. En effet, la nature ayant horreur du vide, tout territoire abandonné par des renards tués est immédiatement réinvesti par d'autres renards venant de plus loin. Les zones avec des animaux infectés sont amenées à s'étendre à cause de la destruction.
Honni par les chasseurs, le renard arrive à survivre car il est méfiant et malin. L'homme a détruit ses prédateurs naturels (loup et lynx). Les chasseurs prétendent maintenant le réguler comme prétexte à le tirer. De fait, le renard est tiré dès qu'il est aperçu. Il ne doit sa survie qu'à sa grande malice.
Tout ce qui est susceptible d'entrer en concurrence avec les chasseurs peut subir le même sort : exemple avec les rapaces diurnes ou nocturnes encore trop souvent tirés bien que protégés par la loi.
Les mentalités ont du mal à évoluer. Peut-être que ce remarquable film saura faire vaciller quelques certitudes ancrées depuis des générations...
Roselière (Baie de Somme)
Un moment magique : une petite chute de neige sur la roselière. Les flocons sur la côte picarde ne sont pas monnaie courante car le climat y est plus doux qu'à l'intérieur des terres.
Ah, que j'aurais aimé voir une panure à moustaches sur la roselière enneigée. Rien qu'en rêve...
Une demi-heure plus tard, le soleil est revenu. C'est ça aussi la magie de la côte picarde.
Les phragmites sont aussi blonds que les blés. Il y a toute une vie insoupçonnée au cœur de la roselière. J'imagine le butor blotti à l'intérieur. Je ne perds pas espoir de l'apercevoir cet hiver.
Au loin, bal de busards des roseaux.
J'ai pu en voir 6 en même temps dont 4 femelles qui se chamaillaient (on les reconnaît à leur tête couleur crème). Sûrement un prélude aux joutes nuptiales et aux prises de territoire. J'étais venu pour les panures à moustaches. Tant que les busards traînaient dans le coin, pas une n'a montré le bout de son bec.
Une tache immaculée dans le lointain : une grande aigrette en goguette.
Tiens, une femelle de panure à moustache. Quand les busards sont partis, les panures sont de la partie.
Aigrette garzette.
Un mâle de panure à moustache.
Il vient si près que je peux lire une partie de sa bague (il doit faire partie du même groupe bagué que j'ai observé il y a deux semaines) : 73
Renseignement pris, les panures ont été baguées récemment au hâble d'Ault.
Coton de photographier sous les flocons !
Hibou moyen-duc (Haute-Somme)
Nouvelle visite au dortoir des moyens-ducs. Les hiboux sont bien camouflés à l'abri des regards dans les conifères. Ils sont indétectables. Les seuls moyens de déceler leur présence sont les fientes et les pelotes de réjection.
J'étais venu pour photographier des roitelets huppés que j'avais repérés dans les conifères.Toute la joyeuse bande que j'avais vue avait malheureusement disparu mais les moyens-ducs étaient au rendez-vous.
Je suis à moins de 4 m du hibou, une distance qu'il accepte. Je ne pense pas que cela serait le cas s'il était à découvert.
Les hiboux sont habitués à la présence humaine sur ce site mais le fait d'être à plusieurs dans le dortoir les rend plus farouches, plus nerveux et peut-être moins confiants dans leur camouflage. Ce hibou s'est envolé alors que je ne l'avais absolument pas détecté. J'ai eu le temps de cadrer uniquement car j'ai entendu le feuillage d'un arbre remuer. Lors de ma visite, il y avait bien 10 personnes qui travaillaient dans les environs (ce qui arrive de façon régulière). Quand ils sont en couple, après la dispersion du dortoir au printemps, le comportement des moyens-ducs est moins farouche.
Même si ces oiseaux semblent habitués à la présence humaine, je limite mes visites pour éviter un dérangement fâcheux.
Charolaises et Thiérache sous la neige (Aisne)
Une vision peu commune en Thiérache : trois vaches dont deux charolaises (blanches) dans la neige.
Un beau poil d'hiver pour cette brunette dont je dois trouver la race.
Traversée d'une forêt de Thiérache recouverte de flocons.
Une atmosphère matinale assez féerique.
Rien ne semble troubler la quiétude du bois.
Fin de l'émerveillement au bout de la route forestière : une cinquantaine de chasseurs sont assis en rang d'oignons, fusils orientés vers la route, sur environ 200 m. Le mur de l'Atlantique ou plutôt la ligne bleue des Vosges...
Je les regarde en passant. Je n'ai pas d'ouverture latérale pour des bouches à feu sur ma voiture. Je me demande ce qui se passerait si un sanglier venait à déboucher sur la route...
Et je me demande bien quel est le plaisir et l'estime de soi de pratiquer une telle chasse...