Le Crotoy juin 2009 (renard, lapins de garenne, étourneaux sansonnets, tourterelles des bois, grenouilles vertes, ...)
A l'origine, je partais avec un pote photographe pour dénicher quelques sangliers sur la côte mais on est plutôt tombés sur des Crotellois! Ne se satisfaisant pas
des simples traces de sabots dans le sable, nous nous sommes donc rabattus sur les lapins de garenne. Ils pullulent, de loin du moins, car les approcher n'est pas aussi facile qu'on
pourrait le croire.
Là, j'ai presque honte d'avouer que j'adore... la langue de lapin.
Nos garennes sont à l'écoute, quelque chose s'approche...
Entre chien et loup (il n'est pas 6 heures du matin), c'est maître renard qui fait son apparition. Une grande première pour moi. Je bénéficie d'un fort vent contre moi et son odorat pourtant très
fin ne me décèle pas. Le renard ne fait que passer devant moi, j'ai très peu de lumière et ma vitesse est le 1/60eme de seconde.
La vie reprend de plus belle. Les lapins adoptent les figures les plus acrobatiques pour quérir leur nourriture.
Souvent, ils coupent une branche entière d'un arbuste pour n'en manger qu'une toute petite feuille.
Pas d'accouplement frénétique à se mettre sous l'objectif mais un bisou politiquement correct. Mignon, non?
Je ne suis pas expert en "lapinologie" mais j'ai pu remarquer qu'un individu (la femelle peut-être?) adoptait une attitude de soumission pendant que son compagnon lui léchait les
oreilles.
Tiens, tiens, que veut-il celui-là?
Tss, tss, on ne renifle pas le derrière des jeunes lapines!
J'ai pu entendre à plusieurs reprises des cris atroces poussés par des lapins. Etait-ce le renard qui chassait? Non, ils se livraient à des combats physiques dont
les séquelles peuvent se remarquer aux larges entailles que cet individu porte aux oreilles.
Tiens, encore une alerte?
Alors là, je suis aux anges. Un autre renard, plus jeune celui-ci dirait-on, avance nonchalamment. Visiblement, il n'est pas en chasse car certains lapins restent
sans bouger à une quinzaine de mètres du prédateur.
L'animal connaît bien les lieux et renifle des odeurs que lui seul décèle. Quant à moi, j'ai le nez en poire en raison de mes allergies printanières. Je fais tout
pour ne pas éternuer!
Ca y est! Je suis repéré! Du moins mon affût qui se situe à une bonne vingtaine de mètres. Mais le fort vent est toujours contre moi : il ne me sent pas. Il est intrigué. Son regard est pénétrant
et je ne peux m'empêcher de me mettre à la place du lapin fixé par un tel regard. Je déclenche en mode silencieux et je remercie ce vent qui pourtant nous avait fait longuement hésiter à nous
installer ce matin-là de peur de briser nos affûts.
Petit regard en coin pour surveiller ce nouvel élément du décor qu'est mon affût. Visiblement, il n'a pas peur et s'arrête pour se gratter pendant une bonne
minute.
Au revoir, jeune renard. tu es beaucoup chassé par ici, il te faudra être à la hauteur de ta réputation pour survivre.
Nos lapins ne s'en laissent pas conter et reprennent leur festin.
Question festin, j'ai découvert il y a peu la soupe d'orties. Apparemment, ce mets est connu depuis de nombreuses générations par les lapins!
Qui l'aurait crû? Notre Roger rabbit a cisaillé une branche d'orties et en déguste un minuscule bout à son extrêmité. Peut-être la "sève" de la branche?
Même si on n'en garde pas forcément un bon souvenir de jeunesse, un massif d'orties, ça peut être beau sous une belle lumière, non?
Toilettage...
Poudre d'escampette...
Ah, ah!!! Je vois d'ici ceux qui seront surpris que sur un blog principalement dédié aux oiseaux on n'ait pu voir jusqu'à présent que des lapins et un renard. Et
bien voilà l'affront réparé!
Linotte mélodieuse juvénile.
Vol groupé d'étourneaux sansonnets juvéniles.
Voilà à quoi ressemble l'oiseau sans contre-jour.
Tourterelle des bois (ou plutôt des sables dans le cas présent!).
Merle noir juvénile.
Pauvre petit passereau : juché sur un tas de compost, il cherche son nid qui a disparu dans l'élagage d'une haie. Là encore, je cherche son identité. Quelqu'un qui
se reconnaîtra ne s'embarrasse pas d'un guide : tout passereau aux teintes grises ou unicolores est appelé sans ménagement "merderolle"! Au final, il s'agit d'un pipit farlouse.
Mâle de fauvette tête noire dans cerisier.
Grenouille verte.
Camon juin 2009 (mésange charbonnière, merles, ...)
Les cerises sont les premiers fruits mûrs de notre jardin. Comme ce sont des cerises napoléon (moins colorées), elles sont les dernières attaquées par les oiseaux,
enfin, certains oiseaux, car les mésanges sont y complètement indifférentes.
Le temps des cerises chez nous ne dure qu'à peine 5 jours. Quand les merles, pigeons et étourneaux sansonnets ont dévalisé les fruits bien rouges des cerisiers
alentours, ils s'attaquent à nos petites cerises jaunes et rose pâle.
La merlette a déjà sévi...
Quand au mâle...(enfin je devrais dire les mâles car on peut compter jusqu'à 20 oiseaux en même temps dans notre gros cerisier)
Au final, on ne verra des cerises que la queue et le noyau. Il faut se lever très tôt pour récupérer celles qui sont à portée de main.
Iviers, Thiérache axenaise, juin 2009 (pic vert, mésange nonette)
Le pic vert mâle reconnaissable à sa moustache rouge donne la bécquée à son jeune dont on aperçoit bien la calotte rouge.
Ce dernier est reconnaissable à sa poitrine tachetée de noir.
Silhouette aisément identifiable même en ombre chinoise.
Mésange nonette (la tchiote nénette!). La voyez-vous?
L'orage gronde au loin et je dois vite plier les gaules. Mon affût est censé être étanche mais je lui fais une confiance modérée.
Ouf! C'est passé près!
Auge juin 2009
La queue de l'orage sur la campagne de Thiérache à la limite entre l'Aisne et les Ardennes et le grain qui n'est pas passé bien loin.
Jantes, Thiérache axonaise (pie-grièche écorcheur)
Belle rencontre, quoique fugace, de ce couple pie-grièche écorcheur, rentré récemment d'Afrique pour nidifier. Son habitat se situe souvent dans des buissons
d'épineux.
Le mâle se distingue aisément par le bandeau noir qui lui barre les yeux.
Certains individus empalent leurs proies (des insectes) sur des épines ou des fils de fer barbelés comme garde-manger. J'aurais bien aimé observer cela sur ce
rosier sauvage mais le couple ne m'a pas fait ce cadeau.
La femelle, comme souvent, a des couleurs plus ternes que son compagnon.
Le couple chasse ensemble avec comme promontoire une balle de foin.
Fin de la rencontre après quelques (trop) brèves apparitions. C'est frustrant mais la vie sauvage ne s'offre pas à l'observateur encore trop pressé que je suis en
un claquement de doigt.
Parc du Marquenterre affût n°6 mai 2009 (mouettes rieuses, foulques, cormorans, ...)
Tout était calme depuis des heures et tout à coup, une mouette rieuse piquée par je ne sais quoi se met à haranguer tout ce qui passe à sa portée avec beaucoup de véhémence. Sa hargne se fixe sur l'huîtrier pie...
...puis sur la colonie de cormorans qui faisait une sieste tranquille.
D'autres mouettes font provision de matériaux pour la construction de leur nid.
Elégance de l'aigrette garzette.
Pour ce qui est de l'élégance, la foulque macroule est plus à l'aise dans l'eau!
Grand cormoran séchant ses plumes après une plongée.
Héron cendré chassant en bordure de rivage.
Parc du Marquenterre affût n°12 mai 2009 (accouplement foulques, spatules, canard souchet, ...)
Accouplement de foulques macroules à la mi-mai. Une première couvaison a déjà peut-être eu lieu.
Des spatules, souvent les plus jeunes et donc les moins expérimentées, sont encore à la recherche de matériaux pour la construction de leur nid.
Les spatules filent en direction de la héronnière où elles nichent en bonne entente avec les hérons et les aigrettes garzettes.
Vigilant, le canard souchet garde un oeil hors de l'eau tout en cherchant sa nourriture.
On le reconnaît facilement à son gros bec caractéristique.
Avocette élégante qui porte bien son nom et tout aussi reconnaissable à son long bec recourbé vers le haut.
Huîtrier pie.
Non loin de l'affût n°6 se trouve la grande pièce d'eau qui s'offre à la vue des visiteurs arrivant au parc. Les oiseaux sont habitués à la présence humaine et,
nonchalants, ne s'éloignent que de quelques pas ou battements d'ailes à notre approche. Ici, des aigrettes garzettes.
De nombreux couples de cigognes ont élu domicile au parc pour nidifier.
Guêpiers d'Europe, mai 2009
Quelque part dans la campagne axonaise, un oiseau multicolore et remarquable comparé aux couleurs des autres oiseaux européens, vient de rentrer d'Afrique. Le
guêpier d'Europe est un oiseau grégaire, qui vit en colonie, et qui ne cache pas sa présence. Il est très actif, bruyant et pas trop farouche.
Les oiseaux se postent souvent en couple et défendent chèrement leur pré carré face à leurs congénères.
Les guêpiers se chamaillent sans cesse, ce qui provoque une activité ininterrompue durant la journée.
Prise de becs.
Guêpier, vous avez dit guêpier?
Les guêpiers font aussi un festin des papillons qui pullulent à la mi-mai.
Après avoir assommé leur proie, les guêpiers expédient leur victime dans les airs pour la gober tout rond.
Les guêpiers nichent dans des talus de sable où ils creusent des trous pour nidifier.
Petit hommage au sempiternel faisan qui vient me tenir compagnie à chacune de mes sorties photos.
Busard cendré (Thiérache axonaise, mai 2009)
Magnifique Thiérache qui recèle bien des trésors, comme ce couple de busards cendrés revenu d'Afrique qui niche à même le sol en contrebas d'un village dominé par
une splendide église fortifiée.
Entre ses serres, le mâle transporte un campagnol qu'il ramène à sa femelle sur le lieu où il souhaite qu'elle construise le nid.
La femelle, qui n'a de cendré que le nom, n'est pas en reste dans la chasse au rongeur. Elle a dévoré sa proie à 20 mètres de mon affût, mais derrière les hautes
herbes du pré en jachère où je me trouvais. Je n'ai pu que la deviner au sol.
Régulièrement, le mâle se poste sur un piquet de clôture et passe une bonne demi-heure, et ce plusieurs fois par jour (j'ai planqué 12 heures!) à se lisser plume
après plume, rémige après rémige. La toilette est importante pour se débarrasser des parasites et pour garder un plumage soigné qui conditionne la vitesse de vol et donc de chasse.
Après le toilettage, notre busard s'ébouriffe et ressemble plus à un hibou qu'à un rapace élancé.
Le mâle appelle sa femelle qui tournoie dans le ciel.
Non, non, il ne "baille" pas aux corneilles! D'ailleurs, dès qu'un corvidé se fait entendre à proximité du nid, il fond comme l'éclair sur l'intrus pour le
chasser.
Il est passé à moins de 10 mètres de moi et j'ai pu le regarder dans le jaune des yeux. Impressionnant.
La femelle s'est encore approchée plus près de moi, à 6 mètres, sur le côté de mon affût, pour aller chercher des brins de paille dans le tas de fumier en vue de la
construction du nid. Le nid est construit à même le sol, caché dans les hautes herbes. Quand on a la chance de savoir où le nid se trouve, autant prévenir l'agriculteur de ne pas faucher à cet
endroit, sinon, c'en est fini de la couvée...
Le couple effectue de merveilleuses parades nuptiales en plein vol.
Dans le contre-jour de la fin de journée, le busard cendré s'en est allé se coucher. Merci pour toutes ces heures passées en ta compagnie.
Une roselière dans l'Aisne (gorge-bleue à miroir, linotte mélodieuse, ...) mai 2009
Dans une roselière de l'Aisne, je pars à la recherche du gorge-bleue à miroir, oiseau migrateur présent chez nous du printemps à l'été.
La femelle, plus terne que le mâle, s'est montrée à mon regard à de rares reprises dans le courant de la journée.
Tout à coup, un oiseau se détache et chante mélodieusement sur les roseaux. Le gorge-bleue? Il n'a rien de bleu. Je ne le verrai qu'à cette occasion. Il
disparaîtra, farouche. Et pourtant, c'était bien lui, mais... de dos, avec sa queue couleur rouille. Je ne désespère pas de le retrouver une prochaine fois.
Heureusement, j'ai pu calmer ma frustration d'une longue journée d'attente par la venue d'une linotte mélodieuse mâle, bien reconnaissable à sa poitrine
rouge.
Fauvette grisette mâle.